Article traduit de l’anglais par Sophie Menard, formatrice certifiée à l’approche parentale Hand in Hand.
“Mon fils de sept ans se faisait harceler par ses camarades de classe depuis des mois. Cela avait commencé avec les garçons, mais bientôt, certaines filles avaient aussi commencé à s’en prendre à lui. Notre vie familiale s’en trouvait vraiment impacté et nous devions faire face à de gros épisodes de colère et d’agressivité quand mon fils rentrait de l’école.
Bien sûr, j’ai essayé de parler aux enseignants et aux parents. Tout le monde disait qu’il était désolé, mais rien ne changeait.
Un matin, nous sommes partis en sortie scolaire pendant deux jours, pour laquelle les familles avaient été également invitées. Je décidais d’emmener aussi mes deux plus jeunes enfants.
Voir mon fils être exclu était vraiment dur à observer. Je le voyais essayer désespérément de se faire accepter par le groupe, mais ça finissait toujours en échec. Et c’était encore plus difficile de voir comment tous les enfants ont commencé à exclure aussi ses petites sœurs. Ma fille a été immédiatement harcelée et exclue des jeux, simplement parce qu’elle était la petite sœur de mon fils.
J’étais bouleversé, pas seulement par les enfants, mais aussi par les autres parents, qui pensaient que nous devions “laisser les enfants se débrouiller entre eux”.
Et c’est presque “par vengeance” que j’ai décidé de leur montrer que la situation pouvait être renversée si on mettait en œuvre les bons outils.
Lorsque les enfants se trouvait tous vers les balançoires du parc, j’ai commencé un jeu avec mes propres enfants: je faisais semblant d’être en colère et je les pourchassais lorsqu’ils m’appelaient par de noms d’oiseaux.
Mes enfants connaissent bien le jeu et l’adorent, mais bientôt, de nombreux autres enfants ont rejoint le jeu, tous m’appelant par des noms parfois…très créatifs !
Je pouvais voir qu’ils avaient vraiment besoin de cela. Ils criaient avec enthousiasme des versions de mon nom et d’autres noms d’oiseaux peu enviables avant de s’enfuir avec joie.
Le jeu a duré environ 40 minutes. Je les ai poursuivis, sans jamais réellement les attraper, tout en me montrant faussement en colère et totalement bouleversée.
À un moment donné, une petite fille a fondu en larmes. Elle protestait contre la nature du jeu et a dit que c’était méchant. Je l’ai écoutée pendant un court instant et je l’ai rassurée en lui disant que c’était acceptable de m’appeler par ces noms, tant que c’était “dans le jeu” et que nous essayions de rire pour dissiper les blessures que les insultes peuvent causer.
Nous avons participé à de nombreuses autres activités lors de la sortie, mais tout au long de la journée, les enfants ont demandé à jouer à nouveau au jeu des insultes. J’ai joué quelques minutes à la fois par-ci, par-là, puis nous avons joué une partie plus longue avant d’aller tous dormir.
Le lendemain, quatre enfants sont venus me demander une autre session, mais cette fois, ils ont demandé des règles différentes. Cette fois, ils voulaient que je les appelle par les mauvais noms qu’ils avaient utilisés la veille. Quand je les appelais par ces noms, ils riaient et riaient, et me demandaient de les poursuivre tout en répétant les noms encore et encore.
Notre session de jeu improvisée a vraiment souligné à quel point les rires et l’écoute peuvent aider les enfants à défaire les nœuds émotionnels qui peuvent causer de la souffrance s’ils sont laissés sans intervention, et j’ai été émerveillé, une fois de plus, par les capacités des enfants à savoir exactement ce dont ils ont besoin pour les aider à guérir leurs blessures.
Il n’a pas fallu longtemps non plus avant qu’ils invitent mes enfants à se joindre à leur jeu.”
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