Surmonter les difficultés liées à l’école

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Un article traduit de l’anglais par Chloé Saint Guilhem, formatrice certifiée Hand in Hand

Les enfants adorent apprendre. Pour eux, apprendre est aussi naturel que respirer – véritables éponges, ils absorbent la moindre petite chose qui se passe. Ils apprennent par le jeu, en s’imprégnant du comportement des adultes et des enfants qui les entourent et en faisant leur propre expérience. Ainsi, aller à l’école, avec son lot de nouvelles expériences, d’enfants à rencontrer et ses possibilités d’acquérir des compétences importantes comme la lecture et les mathématiques, devrait être passionnant et amusant pour eux.

Pour bien apprendre, nos enfants ont besoin de se sentir en sécurité et acceptés

Les enfants ne peuvent apprendre qu’à condition de se sentir acceptés et appréciés. À l’école ils ont besoin de savoir que leurs enseignants les apprécient et pensent qu’ils sont uniques. Ils ont besoin de savoir qu’ils ne feront pas l’objet d’humiliation ou de moqueries dans la cour de récréation ou dans les couloirs. Ils ont besoin d’encouragements, qu’on les tire vers le haut et tout cela en s’amusant.

Le jeu, qui est le langage et l’activité des jeunes enfants, reste très important pour les enfants d’âge scolaire. Plus ils seront autorisés à jouer lors de l’apprentissage, plus vite ils s’approprieront des informations et développeront de nouvelles compétences. À la maison, ils ont besoin de gentillesse, d’affection et de temps partagé en face à face avec leurs parents, même si ce n’est que le rituel câlin du soir qui ne dure que cinq minutes.

S’assurer que les besoins émotionnels des enfants sont comblés autant à l’école qu’à la maison, favorisera l’apprentissage scolaire et permettra aux parents de soutenir leurs enfants.

Voici quelques pistes concrètes pour aider les enfants à se sentir aimés à la maison, compris et respectés à l’école, afin que leur esprit soit suffisamment clair pour apprendre.

  • Les enfants ont énormément besoin de manifestations physiques d’affection et de proximité avec leurs proches. La proximité renforce leur confiance et libère leur esprit des inquiétudes concernant leur sentiment de bien-être. S’ils ne se sentent pas en sécurité, ils ne peuvent pas se concentrer sur les apprentissages.
  • Les enfants décuplent leurs capacités d’apprentissage par le jeu et les activités pratiques. Le meilleur des profs est l’expérience, l’expérience et encore l’expérience ! Nous avons besoin de salles de classe où les enfants font des choses ensemble, expérimentent et s’enseignent mutuellement ce qu’ils ont appris. En particulier, le jeu libre, sans compétition ni règles préétablies, est un excellent moyen de développer l’intelligence, l’imagination et la confiance en soi des enfants. Sauter sur les lits et courir partout dans la maison, faire de la lutte et des batailles d’oreillers (les enfants étant les gagnants bien évidemment) sont le genre de jeux physiques qui remontent le moral des enfants et leur procurent suffisamment de plaisir pour qu’ils puissent garder espoir, même lorsque les journées d’école ne sont pas faciles. Si la vie semble être une corvée, l’apprentissage ne peut avoir lieu. Le jeu libre est donc essentiel. Il permet de maintenir l’étincelle d’espoir et d’intérêt de votre enfant.
  • Les enfants ont besoin d’être libres de faire des erreurs et de poser des questions sans craindre d’être humiliés ou rabaissés. Les erreurs et les « échecs » sont aussi instructifs que les réussites, à condition que l’enfant continue d’être respecté.
  • Le sens aigu de la justice des enfants exige qu’eux-mêmes et les autres soient traités avec considération et équité. Pour les enfants, l’équité signifie des limites, mais pas de colère, des frontières, mais pas de dénigrement, affronter les difficultés, mais pas attaquer les personnes qui ont des difficultés.

Lorsque des problèmes d’apprentissage surgissent, écoute.

Lorsque qu’un enfant n’est pas en mesure de se concentrer ou d’écouter c’est qu’il y a généralement un facteur émotionnel qui bloque sa progression. Ne pas être en mesure de réfléchir fait souffrir intérieurement. Cela fait peur quand vous ne pouvez pas faire ce que l’on attend de vous et que vous ne savez pas pourquoi ni comment y remédier. C’est la situation dans laquelle se trouve l’enfant qui ne parvient pas à écrire une histoire, ne retient pas les tables de multiplications ou qu’il ne peut pas s’assoir pour faire ses devoirs. Ils se sentent bouleversés et souvent effrayés. Ils se sentent également seuls.

En tant que parent, voir notre enfant être envahi par la colère en plein apprentissage est très énervant. Les problèmes de notre enfant nous font nous sentir fatigués et vidés. À ce moment précis, nous pensons quelque chose comme « À présent, il devrait être capable de faire ses devoirs tout seul ! Pourquoi est-ce que je dois m’en occuper ? » Nous voulons désespérément que les problèmes de notre enfant disparaissent afin de pouvoir retrouver un peu de tranquillité.

Ce qui aide énormément, c’est quelque chose qu’on nous a toujours appris à éviter à tout prix. Si tu peux t’asseoir près de ton enfant pendant qu’il pleure à propos de l’école ou qu’il fait une crise parce qu’il ne veut pas faire ses devoirs, il parviendra à évacuer une partie des sentiments négatifs qui le paralysent.

La libération émotionnelle aide les enfants à concentrer leur attention et à retrouver leur capacité à envisager l’apprentissage avec espoir. ton enfant ne semblera pas raisonnable lorsqu’il pleure ou se met en colère. Il croira très fortement aux sentiments terribles qu’il éprouve. Mais étonnamment, les pleurs et la possibilité de te faire comprendre à quel point il se sent mal ont un effet profondément apaisant. Essaie donc de ne pas discuter ni raisonner avec lui/elle, et reste à ses côtés pendant qu’il/elle « vide son sac » à travers ses larmes et ses pensées sombres ou colériques. Il/Elle finira par s’arrêter. Plus il/elle aura pu pleurer longtemps, plus tu constateras une amélioration de sa capacité à se concentrer et à croire en lui/elle-même.

Les enfants souhaitent que leurs parents les écoutent

Les écoles ne sont pas conçues pour aider les enfants à gérer les tensions qui les empêchent d’apprendre et à s’entendre avec les autres. C’est une tâche qui incombe aux parents. C’est une tâche très difficile, qui n’a jamais été accomplie pour nous. Pour beaucoup, « on a tout faux » si on permet à un enfant de pleurer pendant des heures sans résoudre quoi que ce soit, si on ne l’envoie pas dans sa chambre ou si on n’insiste pas pour qu’il se ressaisisse.

Mais Reste-écouter. Écouter apaise. Écoute ton enfant pleurer ou faire une crise sans essayer de « réparer » ses sentiments ou de résoudre le problème, et tu verras à quel point cela fonctionne pour lui éclaircir l’esprit et rétablir son sentiment de proximité avec toi.

Aider nos enfants, soutenir leurs écoles

Le besoin énorme qu’ont les enfants d’une attention individuelle pendant leur ms apprentissages est naturel. C’est l’environnement scolaire, où tant d’enfants doivent rivaliser pour attirer l’attention d’un seul adulte, qui n’est pas naturel. Les besoins des enfants sont perçus comme gênants par les parents et les enseignants, non pas parce que les enfants sont hors normes, mais parce que notre société est hors normes.

Les décideurs politiques et les citoyens n’ont pas encore décidé d’accorder aux jeunes enfants suffisamment d’attention de la part des adultes à l’école, et aux parents suffisamment de soutien à la maison, pour répondre aux besoins humains naturels de soutien et d’attention. Lorsque les écoles soutiendront véritablement les enfants, nous regarderons rétrospectivement la taille actuelle des classes, le manque de soutien apporté aux enseignants et le manque de services accordés aux enfants ayant des difficultés d’apprentissage et nous considèrerons les conditions de ce début de XXIème Siècle comme véritablement primitives.

En raison de ces conditions, presque tous les enfants connaîtront des moments difficiles à l’école. Et presque tous les parents se sentent bouleversés, impuissants et/ou en colère lorsque ces problèmes apparaissent. Notre amour profond pour nos enfants et notre frustration face à une société qui n’offre pas beaucoup de soutien à ses jeunes nous empêchent de réfléchir clairement lorsque nos enfants traversent une période difficile.

Il existe quelques principes de base que beaucoup de gens trouvent utiles lorsqu’ils traversent une période difficile.

  • Il est inutile de blâmer ton enfant, l’enseignant ou toi-même pour cette difficulté. Le blâme gaspille de l’énergie et aggrave le sentiment de culpabilité des autres. Rejeter la faute sur autrui propage les sentiments négatifs et est une entrave à la créativité et à la coopération indispensable à la résolution de problèmes. Tu n’es pas responsable. Tu fais de ton mieux pour accomplir cette tâche difficile qu’est l’éducation des enfants. Ton enfant n’est pas responsable. Il fait de son mieux et porte un fardeau dont il n’a pas encore parlé ou qu’il ne sait pas encore comment alléger. L’enseignant n’est pas responsable. Peu importe qui a commis des erreurs, le cœur du problème réside dans le manque de soutien et d’aide pour toutes les personnes concernées.
  • Toi, ton enfant et son enseignant êtes tous stressés parce que les conditions d’apprentissage ne sont pas optimales. Dans la plupart des écoles, les ressources humaines et l’expertise pédagogique sont trop dispersées. Une action constructive consiste à rechercher les points forts des personnes, à faire appel à leurs bonnes intentions et, éventuellement, à rechercher une aide supplémentaire.
  • Tout d’abord, écoute ton enfant te parler de ses difficultés. Il/Elle se sent blessé.e et bouleversé.e, et il/elle ne peut pas résoudre le problème dans cet état. Essaie d’être suffisamment chaleureux.se et positif.ve pour l’aider à pleurer ou à piquer une crise. Les enfants peuvent souvent surmonter leur sentiment de victimisation et trouver leurs propres solutions aux problèmes rencontrés à l’école s’ils ont la possibilité d’évacuer leurs sentiments en pleurant à chaudes larmes à la maison.
  • Laisse ton enfant trouver les solutions. Une fois que ton enfant a évacué ses sentiments de colère et que tu as passé un moment à lui tenir compagnie sans essayer de résoudre le problème, demande-lui ce qu’il/elle souhaite faire. Écoute-le/la attentivement. Tu peux peut-être jouer un rôle en le/la défendant auprès de son enseignant ou en l’aidant à parler avec ses amis. Mais ne suppose pas que, parce qu’il/elle t’a fait part de ses sentiments, il/elle souhaite que tu prennes les choses en main. Souvent, les enfants réfléchissent à la manière dont ils veulent prendre les choses en main après avoir bien pleuré.
  • Si ton enfant souhaite que tu abordes un enseignant ou d’autres élèves, écoute attentivement avant d’essayer de trouver des solutions. Un enseignant, un directeur ou un élève a besoin d’exprimer son point de vue avant d’être en capacité de changer d’avis ou de coopérer, pour trouver une nouvelle solution. Si les choses ne fonctionnent pas bien, ils se sentent mal à l’aise, même s’ils font semblant que ce n’est pas le cas. Un comportement nouveau et constructif ne peut venir que d’un esprit qui a été quelque peu libéré de ses problèmes par une personne qui sait écouter, une personne qui se soucie de toutes les parties concernées. Tes réflexions sont importantes, et il est important de travailler à trouver une solution. Mais écouter attentivement les autres personnes concernées est aussi essentiel que de labourer un sol dur avant d’essayer de planter une nouvelle graine.
  • La résolution des problèmes est plus facile si les parents trouvent également quelqu’un à qui se confier. Lorsque nos enfants sont victimes d’injustice, nous avons envie de nous emporter et de nous mettre en colère jusqu’à ce que la menace qui pèse sur eux disparaisse. Le fait d’avoir quelqu’un à qui confier notre colère, notre déception ou notre épuisement permet de rafraîchir notre communication avec nos enfants, leurs amis et leurs enseignants. Cela nous aide à adopter une attitude positive lorsque nous intervenons.

En bref, lorsque nos enfants rencontrent des difficultés, nous nous sentons également perturbés. Pour être de bons alliés et résoudre les problèmes, nous avons besoin de quelqu’un qui nous écoute, peut-être à plusieurs reprises, pour comprendre ce que nous ressentons et ce que nous avons essayé. Notre efficacité en matière de résolution de problèmes est améliorée à 100 % si nous décidons de trouver une personne à l’écoute et de lui faire part de nos craintes et de nos frustrations avant d’essayer d’aider.

Comment l’écoute peut fonctionner

Ma fille avait un mois pour apprendre les noms de tous les états des USA ainsi que leurs capitales respectives. Je lui ai proposé de l’aider les apprendre par groupe de 6. Après avoir mémoriser les 6 premiers, elle a senti qu’elle ne pourrait pas les apprendre tous et elle a eu une crise de larmes. J’ai écouté. Alors, elle a repris en apprenant les 6 états suivants et leurs capitales mais à nouveau elle a senti que c’était trop pour elle. Elle a eu encore pleuré longuement. Je suis restée près d’elle. Elle continuait à dire « je ne pourrais jamais apprendre tout cela. Je ne peux pas le faire. » Elle était en colère contre moi parce que j’essayais de l’aider et a pleuré en disant que je l’embrouillais.

J’étais désorientée. Je me suis demandé si en fait je ne m’étais pas surinvestie dans cette mission. Quelques jours plus tard, elle s’est à nouveau sentie dans l’incapacité d’apprendre tous les états et elle a eu une troisième crise de larmes. Chaque crise a duré au moins une demi-heure. Elle avait l’impression qu’elle ne pourrait jamais faire ce devoir. Elle a retourné sa frustration et sa colère contre moi, contre le devoir et contre le monde entier. J’ai continué à l’écouter en me demandant comment tout cela allait finir.

Après la troisième crise, tout a changé. Elle a appris les listes d’états suivants rapidement et facilement. Elle a mémorisé des groupes de 18 états avec les capitales en une seule fois. Trois jours avant le contrôle, elle m’a demandé de l’interroger. Elle les connaissant tous ! Elle était folle de joie ! Je pense qu’elle était stupéfaite d’avoir réussi à réaliser quelque chose qu’elle pensait impossible. Elle était tellement fière d’elle. Le jour précédent l’interro, elle était complètement certaine d’obtenir 100% de bonnes réponses et elle avait attendait de moment avec impatience. En règle générale, elle appréhendait beaucoup les interros. Alors, je ne l’avais jamais vu comme cela avant.

Après avoir eu le devoir sur table, elle m’a dit qu’elle était triste que cela soit terminé et elle m’a dit qu’elle espérait pouvoir le faire à nouveau. Elle a parlé de cet épisode maintes et maintes fois en le qualifiant d’évènement majeur dans sa vie. Elle m’a énormément remercié pour mon aide dans ce projet et m’a dit qu’elle n’aurait jamais réussi sans moi. C’était merveilleux de constater que ce processus complet avait fonctionné.

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