As-tu parfois l’impression que tes enfants n’attendent qu’une excuse pour se disputer ? L’agitation de la famille, le stress de l’école et les changements de routine peuvent tous bouleverser le sentiment de sécurité d’un enfant. Pour le retrouver, il a besoin de ton attention chaleureuse, et tu peux être sûre qu’il commencera à manifester ce besoin par des moyens peu souhaitables – tels le défi, les pleurnicheries ou les bagarres avec ses frères et sœurs – comme le montre cette histoire de Chloé Saint Guilhem, formatrice certifiée Hand in Hand. Elle explique pourquoi ses fils ont commencé à se battre et comment elle a trouvé une réponse ludique qui les a aidés à dépasser leur tension et à jouer.
Disputes entre enfants : comment une réponse ludique met fin à l’agressivité entre frères et sœurs
Nous étions à la fin d’une semaine stressante pour moi et je ne me sentais pas particulièrement détendue. En arrivant à l’école maternelle pour récupérer mes fils, j’ai dit aux éducatrices – parce que j’y avais pensé en chemin – que lorsque nous arriverions à la maison, même s’il ne serait pas très tôt, la première chose que je devrais faire, avant de préparer le dîner ou quoi que ce soit d’autre, serait d’offrir à mes enfants un peu d’attention et de temps de jeu ensemble, car cela nous avait vraiment manqué depuis plusieurs jours… Je m’étais donc en quelque sorte “programmée” vers cette perspective mais nous ne sommes pas allés jusque-là !
Mes enfants commencent à se battre sur la banquette arrière
Alors que nous arrivions à la maison, toujours dans la voiture, l’un de mes fils a négocié que je les dépose devant la maison et que je gare ensuite la voiture au lieu de la garer d’abord et de rentrer ensemble à pied.
J’ai accepté cette demande.
Puis, alors que nous passions devant la boulangerie, mon autre fils a décidé qu’il voulait un bonbon au chocolat. Comme nous venions de nous garer devant la maison, je lui ai dit que j’allais plutôt leur donner un carré de chocolat à la maison. Il a insisté pour avoir le bonbon au chocolat de la boulangerie et lorsque j’ai refusé, il a éclaté en sanglots et a fait une crise de colère juste là, dans la voiture.
J’ai l’idée d’une réponse ludique qui transforme la scène explosive entre mes enfants
À ce moment-là, son frère jumeau s’est mis à crier et à le frapper. J’ai rapidement réagi pour les protéger physiquement l’un de l’autre, mais en même temps, j’ai ressenti un élan de panique. “Qu’est-ce que je fais maintenant ?”
Et je ne sais pas d’où m’est venue l’idée, mais alors que j’entourais Lucas pour le protéger, j’ai dit, d’un ton vraiment léger et impuissant, “S’il te plaît Diego, ne fais pas mal à Lucas !”.
C’était vraiment un ton léger !
Et comme Lucas essayait aussi de frapper son frère, j’ai ensuite entouré Diego et dit à Lucas sur le même ton : “Je t’en supplie Lucas, ne fais pas mal à Diego.”
Et j’ai vu un sourire se dessiner sur leurs lèvres !
En fait, plus j’avais l’air impuissant et désespéré face à leur colère, plus ils semblaient s’en amuser, alors j’ai répété ce mouvement, entourant l’un de mes fils tout en suppliant l’autre de ne pas faire de mal à son frère, plusieurs fois.
Très vite, ils se sont mis à rire aux éclats.
Après seulement deux ou trois minutes de rires joyeux, j’ai suggéré que nous sortions de la voiture et que nous rentrions à pied à la maison, ce qu’ils ont facilement accepté.
La paix demeure pour le reste de l’après-midi
De retour à la maison, j’ai pris mes cinq minutes habituelles pour ranger les sacs que j’avais dans les mains et me poser, puis j’ai vu que mes fils jouaient calmement et tranquillement ensemble dans le salon. Comme ils avaient l’air de bien s’amuser, j’ai décidé de changer mon plan initial et de préparer le dîner en suivant. Moi qui avais programmé de jouer avec mes enfants une fois rentrés chez nous, je suppose qu’ils avaient aussi prévu de réclamer mon attention et qu’ils m’ont devancée ! Ainsi, le jeu s’est déroulé, de manière inattendue, dans la voiture.
Je suis encore surprise quand je pense à cette soirée, car ils ont continué à jouer ensemble de manière coopérative pendant presque une heure. J’ai eu tout ce temps pour m’occuper du dîner et même me détendre un peu.
Plus tard, me sentant revigorée, j’étais encore plus disposée à passer des moments amusants avec eux, comme je l’avais prévu initialement.
Tout ce qu’il a fallu pour obtenir cette soirée paisible, ce sont ces quelques minutes passées à répondre de manière ludique à leur agressivité et à écouter leur expression émotionnelle, avant de rentrer à la maison.
As-tu constaté les effets puissants d’un jeu comme celui-ci chez toi ?
Pourquoi le jeu guérit les conflits entre enfants et les empêche de se battre ?
Il peut être difficile de répondre à l’agressivité des enfants avec légèreté. Si cela est difficile pour toi, essaie de parler de cela avec une personne qui t’écoute avant et après que la situation soit tendue. Remarquer ce qui se présente à toi peut t’aider à libérer l’espace pour rester enjoué.
Chloé a également fait trois choses qui l’ont aidée à rester enjouée lorsque ses enfants ont commencé à se bagarrer.
S’attendre à des tensions lorsque la vie a été occupée
Chloé s’attendait à ce qu’une semaine chargée la tienne occupée et qu’elle ne soit pas aussi enjouée et proche de ses garçons. Parce qu’elle voit comment son attention favorise la chaleur, elle a réalisé que sans ce lien, ses garçons pouvaient eux-même se sentir tendus.
Adopter d’abord le rôle de responsable de la sécurité
Lorsque le comportement difficile se manifeste, Chloé n’est pas surprise. Plutôt que de réagir à l’agression entre ses enfants, elle devient responsable de la sécurité lorsque des bagarres et des larmes éclatent sur le siège arrière. Elle fait le premier pas en protégeant ses enfants et en limitant physiquement les coups.
Rester présente pour rester enjouée
Chloé se sent prise dans ses pensées lorsqu’elle se demande “Que dois-je faire ?” Mais elle est suffisamment présente pour mettre cela de côté lorsqu’elle voit la réaction de ses fils lorsqu’elle prend la position la moins puissante et qu’elle se met à jouer. Elle continue à suivre leurs rires en se montrant particulièrement incompétente et maladroite face à ses enfants qui se battent. Plus elle en joue, plus ils rient.
Si nous agissons de manière ludique lorsque les enfants commencent à se battre, nous pouvons apaiser la tension et faire fondre les gros sentiments à l’origine du comportement problématique, sans jamais demander “Qui a fait quoi ?”. Le Jeu-écoute que Chloé a initié, et les rires qu’il a produits, les ont rapprochés tous les trois, à tel point que les garçons ont bien joué ensemble, tandis que Chloé a pu préparer le dîner.
Tu peux également fixer des limites avec humour. Lis comment faire cela ici.
Pour plus d’idées sur la façon de gérer les comportements agressifs de ton enfant, regarde cette série de vidéos en trois parties et mets fin dès aujourd’hui à l’agressivité qui se manifeste dans ta maison.